Le rêve est gratuit



Il est tard. Il fait sombre depuis quelque temps. Je ne sais pourquoi j'écris ce soir après un si long mutisme ponctué par les battements sourds de sinistres horloges. De l'autre côté des paupières le bruit des bottes marque le pas. Alors je ferme les yeux pour m'abstraire des taches brunâtres qui violent la beauté du monde.
Derrière mes persiennes oculaires j'emprunte la sente qui conduit au port de mes envies. Déventée, faseye la voile de mes doutes.
Je bats pavillon humain. Un sourire dessiné sur fond de bienveillance.
Sans peur car la ville onirique me protège de tout. Dream city. Aux confins du fantasme et du mot asservis à mes désirs.
Mes sens sont en éveil. En alerte maximum, au plus fort de leur acuité. Je pourrais alors entendre une vague mourir sur un rivage balinais, un colibri fouiller le pistil d'une orchidée au cœur des Appalaches, une femme d'Ispahan jouir de plaisir derrière les persiennes de sa maison blanchie à la chaux.
Sans argent, je m'achète l'impossible. Le rêve est gratuit. Servez vous !

 


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