Déni-versaire

Elle est arrivée, la voilà, cette banderille acérée qui se plante chaque année dans le flanc de mon histoire, récurrente torture du calendrier grégorien.

Enfant je ne tenais pas en place à l'approche de l'anniversaire. Je voulais un événement planétaire avec tambours et trompettes et son lot de cadeaux somptueux allant de la grue télécommandée en passant par les Dinky Toys et le costume de mousquetaire.

Plus tard, il était synonyme de fête, de danses joyeuses, de flirts au son des Moody Blues.

Et puis...le temps a passé et le mode discret c'est imposé à moi. Happy birthday mezzo-voce. Pas question de crier sur les toits qu'un an de plus m'était tombé dessus.

Tout remonte à ce jour là, un 20 mai, il y a … quelques années. Attiré par le chant des sirènes, excité par l'incarnation humaine, j'avais décidé de découvrir le monde mais, à peine arrivé sur terre, froissé et rouge comme un homard cuit, je me suis mis à hurler de terreur. Les tour opérators de ma planète avaient parlé du paradis sur terre et je me retrouvais en enfer. Publicité mensongère.

Naître, c'est un peu comme entrer chez Ikéa, pas de retour en arrière possible, vous devez suivre le chemin balisé et à la fin, vous passez à la caisse. L'analogie scandinavo-mercantile n'est peut être pas des plus subtiles mais le fait est là, on ne peut qu'aller de l'avant

Alors oui, j'ai avancé poussé par le vent de la curiosité et je suis souvent sorti du chemin tracé, m'extirpant de l'ornière du conformisme, tirant des bords pour éviter les contraintes, l'ennui et la monotonie et encore aujourd'hui j'aime le goût épicé du hors piste. Alors quel que soit mon âge je m'assure que le soleil soit nouveau chaque jour et je foule aux pieds le calendrier.

Mais je m'égare, je digresse, Tout ça pour dire ce jour à ceux qui me souhaitent mon anniversaire aujourd'hui, que, même si je ne suis pas accro à la célébration, j'accueille les souhaits bienveillants avec plaisir et vous en remercie infiniment.