Frères humains
Frères
humains, qui malgré eux vivrez, ne m'en veuillez pas de paraphraser
Villon.
La colère est partie depuis un moment déjà. Je ne la
contrôlais pas et elle laminait mes jours, aveuglait mes nuits,
découpait des silhouettes de monstres sortis d'un passé nauséabond.
Au début, la sidération passée, elle s'était installée, rivière
impétueuse, indomptable, violente. Je me suis aperçu qu'elle ne
charriait que des déchets mortifères formant embâcles à la
croisée de mes choix. Elle n'apportait rien de bon sinon des
vibrations négatives qui occultaient la lumière.
Alors j'ai
tourné le dos à tous ceux qui règnent par la peur et vitrifient
l'esprit critique des humains que nous sommes. Des âmes,
essentielles pour moi, m'ont apaisé et j'ai ouvert les yeux sur un
nouveau paysage . Chrysalide résiliente, j'ai commencé à
changer de monde, même si mes élytres restent encore un peu
coincées par l'ancien. J'ai décidé de considérer la beauté du
monde, de me reconnecter avec la nature, de ressentir à quel point
j'en suis l'essence. J'ai ignoré tous ces hommes gris, imbus
d'eux-même, ces messieurs cramoisis observés avec acuité par le
Petit Prince et qui n'ont jamais respiré une fleur ou regardé une
étoile.
J'en remercierais presque tous ces corps qui dominent en
strates notre société, en mille feuilles de la honte, cette pseudo
élite, politique, journalistique, scientifique corrompue qui grave
dans la souffrance du peuple les tables de la loi, liberticides, la
doxa hygiéniste. Ils m'ont poussé plus vite que prévu vers une
autre voie, un autre paradigme qui m'appelait mais dont je ne sentais
pas l'urgence.
Certes j'ai perdu mes projets artistiques, les
créations à l'étranger, je suis interdit de salons du livre, de
manifestations culturelles. Mais je contemple avec jubilation tout ce
que j'ai gagné. Ma liberté, la vraie. Celle qui n'est pas
conditionnelle.
Un mal peut-il jamais être la condition d'un
bien ? Ironie de la vie, tel était mon sujet de philo au bac.
Je ne pensais pas que j'y serais confronté quelques décennies plus
tard.
Je ne suis pas un philosophe, ni un politologue, je ne
suis qu'un humain empli d'Amour de la vie et je ne sais que mélanger
les mots, les faire danser parfois sur les planches mal jointées
d'une guinguette livresque, alors excusez ma maladresse rhétorique.
mon manque d'expérience à dérouler ce fil d'Ariane au bout duquel
se dévoile la liberté.
J'ai eu peur, j'ai souffert, j'ai crié,
j'ai pleuré ma frustration, ma colère, je me suis recroquevillé,
j'ai résisté. Mais résister n'est pas créer, c'est faire exister
ce que l'on refuse, alors que créer c'est ouvrir de nouveaux chemins
sous les hospices d'un nouveau paradigme, créer c'est résister de
façon implicite, sans sans rendre compte, comme Monsieur Jourdain
faisait de la prose. Et aujourd'hui, petit colibri , je crée à mon
échelle, je rencontre des femmes et des hommes emplis du goût de
vie. À travers le blog Coeur-utopiste, je me sens légitime à
chroniquer et relayer la joie, sans pression, sans contrainte.
Vous
pensez que je suis un illuminé, que mes propos gorgés de pulpe de
vie ne s'inscrivent pas dans la norme de la bien-pensance ? Quel
compliment c'est me faire, car je suis heureux d'être aujourd'hui à
nouveau baigné par la lumière !!
Philipp Larsen – 27
novembre 2021
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