Le doute et la raison



Le mots tombent durant mes rêves comme une pluie de mousson. Chacun d'eux est une goutte grasse et puissante qui me réveille en dégoulinant.
Et le matin, trempé de vocabulaire, je les unis dans d'improbables mariages.
Ainsi, de cette nuit dernière, je garde, à l'aurore, le doute et la question, deux mots sortis de l'aile d'un ange noctambule.
Les yeux embués de nuit me voilà chargé d'un bien embarrassant héritage.
Comme dans une tragédie grecque, j'aperçois, furtive, l'ombre d'un doute...et après ?
Il m'aurait plu alors, aux rimes d'une chanson
D'Antigone rempli, de régler la question
Pourquoi du jour naissant, suis-je l'esclave asservi
Quand le matin suivant, le doute sera parti
Il me fallait les user, ces AVNI, Alexandrins Volés Non Identifiés, stockés depuis si longtemps dans la remise en question au fond du jardin pariétal ;
Ces mots reçus la nuit dernière comme une offrande divine dans la beauté d'un songe
Alourdissent mon fardeau.
Ceux-là ne se marient pas car la raison met le doute en question.
Mais là je m'embrouille dans ce carambolage sémantique.
J'ai grandi en une nuit, éclaboussé de points d'interrogation aux courbes acérées.
Je ne contrôle plus ces phrases-météorites aux trajectoires paraboliques.
Accident de parcours, sortie de doute, direz-vous.
Les deux syllabes roulaient trop vite,
Si tôt le matin, ta peau lisse est arrivée et a verbalisé ce que pourtant je taisais

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