Dernier tour de piste - 31 décembre
Ma fantaisie verbale n'a ni queue ni
tête, sautant du croque à l'âme
D'une ruelle d'Athène surgit un pope
en sueur, pressé comme une sardine de Messine
Je lui donne l'absolution et il repart
à ses occupations
Pardon, je divague, je m'égare,
j'étincelle de mille feux au pied du carillon, créant des
paradigmes artificiels.
Ce soir, je liquide tous mes restes de
phrases, ces mots en voie de péremption trouvés au fond de vieux
sacs de mémoire.
Dans quelques heures ils n'auront plus
de sens car l'année écoulée se dissout dans la nuit.
Alors je brade, je disperse, je sème
aux vents cardinaux les consonnes obsolètes, les voyelles moisies de
lassitude
Pendant qu'au douzième coup les cris
de liesse et d'extase imitent la joie à l'angle de la carotide.
Ce
soir, minuit est une digue retenant les chagrins.
Et moi ce soir, comme un pendule de
Foucault, j'oscille
Soucieux de ne pas tomber du mauvais côté
Et
pour oublier l'ennui je trace la ligne de mes désirs.
Sur la carte marine, le compas à
pointes sèches crisse et croque les continents
Il scarifie la route de mes envies
d'ici jusqu'à l'horizon,
Prend le cercle polaire à témoin et
contourne la Baltique.
Je me glisse dans le fjord, frôlant les
vertiges rocheux
Au bout, la mer épouse la terre.
Les
amarres jetées sur le ponton luisant de bruine matinale
Sous les
lumières drapées d'une aurore boréale violet bleuté
J'attendrai
l'éternité, voire plus si affinité
Commentaires
Enregistrer un commentaire