Cathédrale
C'est drôle l'attente, la patience de l'attente. Dans l'attente le temps perd de la consistance ou au contraire se densifie. Quoiqu'on attende, on espère, on se projette, on suppute une échéance, on pense entrevoir le but, passé le prochain horizon.
J'attends. Quoi ? Je le sais mais je garde le secret. J'entoure ce secret de pensées périphériques, j'érige un manège enchanté autour de lui. Je joue la diversion en posant des questions essentielles : existe-t-il des fourmis unijambistes ? A quelle distance faut-il s'approcher du soleil pour commencer à fondre ? A quoi rêve un zèbre endormi dans la savane ?
J'attends, là. J'attends ce que
j'attends. Pas Godot car il ne viendra pas et inutile de regarder ma
montre, le surréalisme l'a rendue molle. J'attends dans le silence
de ma cathédrale, j'attends que la comète de Halley repasse ;
plus que 76 ans à attendre. Une infinitésimale virgule à l'échelle
de l'Univers, soit dit en passant beaucoup plus impressionnante que
celle de Richter qui permet à peine de monter à l'étage. Mais je
digresse, je m'égare.
L'horloge a tourné et...je ne vais pas
pouvoir continuer car on dirait bien que j'ai oublié ce que
j'attendais.
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