Le livre


Le livre, cet objet fascinant au pouvoir infini et qui pourtant ne paye pas de mine. Parallélépipède en pâte à papier séchée, sans électronique, sans connectique, inflammable, froissable, sensible à l’humidité, déchirable. Il est là, debout dans un rayonnage ou étendu sur un présentoir dans une indéfectible et silencieuse présence. On l’approche, on le soupèse, le prend en mains, le retourne, l’apprivoise du regard ou, d’une caresse sur sa couverture, on en évalue le grammage. Si notre corps nous dit de continuer alors on parcourt la quatrième de couverture. Et la curiosité stimulée, on ouvre au hasard, on vole deux phrases, par ci par là, juste pour goûter, comme on tremperait notre doigt dans le pot de confiture.

Et si l’on a ressenti une petite pointe au cœur alors on part avec lui, on devient adoptant scriptural, un léger sourire jubilatoire au coin des lèvres, pure réaction pavlovienne d’un lecteur gourmand de goûter l’émotion au bout des mots. Et, pour quelques jour, pour quelques semaines, il devient notre compagnon, notre doudou, notre anxiolytique, notre copilote, notre machine à téléportation, notre amant, notre maîtresse, notre secret dans l’interligne. Il est le miroir que l’on traverse à la découverte d’un monde sans temps, des fantasmes et des rêves.

Vous m’avez compris, pour moi, le livre est tout sauf un objet inerte.

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